samedi 2 avril 2016

Los playmobilos au Chiapas...

Le Chiapas est un Etat du Mexique situé à la frontière avec le Guatemala. Il est connu pour être un des états où les populations indigènes sont les plus représentées. On le remarque très vite lorsqu'on met le pied dans la ville de San Cristobal de las Casas, une jolie ville coloniale, oú se mèlent touristes et communautés locales.


  


Un des lieux où cette incroyable richesse culturelle est la plus présente est bien sur l'immense marché oú les indiens viennent vendre leurs productions.

Maïs et haricots.

Le coin des bouchers !

A quelques kilomètres de San Cristobal nous sommes partis découvrir le petit village de San Juan Chamula, fief des communautés Chamula. Nous avons visité l'église qui n'a rien d'une église classique. Ici les Chamulas mélangent leurs croyances traditionnelles au christiannisme. 

Un syncrétisme qui donne lieu à des scènes étonnantes, il est interdit de prendre des photos dans l'église donc difficile de vous rendre compte de l'ambiance! De nombreuses familles étaient présentes, ici pas de chaises ni de bancs, les gens sont assis sur le sol recouvert d'épines de pin et font des prières et des offrandes, par exemple en versant un peu d'alcool par terre. Il y a des bougies partout et certains font brûler du copal qui répand sa fumée et sa forte odeur dans toute l'église...très mystique comme ambiance. 

Bon le traditionnel a quand même fait place à la modernité, nous avons été surpris de voir les gens boire du coca et autres sodas en grande quantité dans l'église, et bien selon les chamulas le fait de roter fait sortir les mauvais esprits donc le coca leur donne un petit coup de main, pourquoi pas!


A l'entrée de l'église.

Après l'agitation de San Cristobal nous avons cherché un coin tranquille, et nous l'avons trouvé...la Laguna Miramar, 6 heures de bus (pour faire 160 kilomètres!), 1h30 de marche et nous y voilà!



Pour notre plus grand bonheur les gens du village ont mis en oeuvre un projet pour permettre de préserver au maximum ce lac de 16kms2 entouré de forêt. Juste un petit campement, pas de barques à moteur...ici c'est au son des singes hurleurs que nous nous sommes endormis!


Le professeur de pêche!

Bien que les touristes y soient très peu nombreux, on a quand même trouvé le moyen de rencontrer un couple de francais, Victor et Suzanne. Pendant plusieurs jours le programme a donc été pêche, baignade, tours en barques et popote autour du feu...




Levé du soleil sur le lac.


Au retour, nous avons attendu notre bus toute la matinée dans le village, l'occasion de faire connaissance avec certains habitants dont cette petite dame qui vendait des tamales. Elle ne parlait que très peu l'espagnol mais cela ne lui a pas empêché de nous apprendre plein de choses sur la vie ici.


Le Chiapas était un peu notre dernière étape au Mexique, et encore une fois ce pays nous a surpris et nous a séduit. Nous y retournerons à présent pour prendre notre vol de retour en Europe!

En attendant c'est le Guatemala que nous avons découvert, un voyage qui s'est fait en famille puisque nous y avons été rejoint par Marilou, la soeur de Maxime...promis je vous raconterais tout ca dans le prochain article!

Hasta luego!



samedi 5 mars 2016

Los playmobilos et la Laguna Chacahua...

Toujours dans l'Etat de Oaxaca, nous avons voulu connaître cette fois-ci la côte Pacifique. Les endroits sympas ne manquent pas et il y en a pour tous les goûts, des grandes stations balnéaires comme Acapulco au petits villages de pêcheurs comme Chacahua. Vous l'aurez compris nous avons un faible pour les endroits bien isolés, sans trop de touristes et un plus gros faible encore pour les villages de pêcheurs !

Chacahua...une plage de 20 kilomètres quasi-déserte, un lac, la mangrove...tout ca au coeur du Parc National Lagunas de Chacahua, créé en 1937. 

Plutôt pas mal ici... !


Mariana, la petite vendeuse de beignets.

        Et au milieu de ce décor paradisiaque, le village et ses habitants, en grande majorité des afro-mexicains. Les afro-mexicains sont reconnus en tant que tel depuis très peu de temps. Ils sont des descendants des esclaves ramenés sur le territoire mexicain par les espagnols au cours de la conquête..


Genaro, 18 ans, pêcheur et amatteur de littérature.






Originaires entre autre de Guinée, du Congo, d'Angola, du Ghana, de Côte d'Ivoire, du Sénégal et du Nigéria, ils étaient utilisés comme main d'oeuvre dans les haciendas mais aussi comme soldats auprès des espagnols. Au début du XIXème siècle, lorsque pris fin l'esclavage, ils se regroupèrent dans divers coins du pays et notamment sur la côte pacifique de l'Etat de Oaxaca.


Ñoño, 98 ans, patron du "bar", devant ses macérations de mescal !

Fayo, pêcheur, maitre de la découpe du poisson et ami des pélicans!

A Chacahua, nous avons retrouvé avec joie Anne et Eric, que nous avions rencontré à Xcalak... Eux aussi ont un faible pour les village de pêcheurs!
Petit apéro au coucher du soleil...
Et lever du soleil sur la plage...

Une installation qui ferait bondir plus d'un électricien chez nous!


Ici les touristes sont peu nombreux, il n'y a presque pas d'hôtels et l'autre option, ce que nous avons fait, est de camper à l'ombre des palapas aux abords des petits restaurants qui bordent la plage.




Et puis si on trouve qu'il y a trop de monde on peu toujours aller de l'autre côté du canal. Sur cette plage déserte pas de palmiers mais un arc en pierre bienvenu pour se protéger du soleil!





A Chacahua nous avons eu la chance de rencontrer Ricardo, Sibilina et leurs 3 filles qui nous ont invité à venir partager leur quotidien dans le minuscule village d'El Corral.

A El Corral vivent environ 20 familles sur une île au milieu de la mangrove...pour y accéder il faut d'abord prendre un camion de Chacahua puis marcher un peu et enfin prendre une barque pendant environ 20 minutes à travers les bras de mangrove...autant dire que ca ne facilite pas le quotidien de la famille. Par exemple pour Alejandra, l'aìnée des filles, ce trajet là elle le fait tous les jours pour aller à l'école !

Retour de Chacahua avec le plein de provisions!

Ricardo, Sibilina, Alejandra, Carla et Monse...

et Burbuja!
Tous les matins, une fois que les filles sont partis à l'école, Sibilina s'affaire aux tâches quotidiennes...à commencer par la préparation des tortillas.

Cours de tortillas avec Sibi.
Apprentissage pas évident... la pâte est très fragile!

Le comal, plateau en terre cuite traditionnel pour la cuisson. 
Ici pas d'eau courante, pas de gazinière, pas de machine à laver, la famille vit très simplement et ca nous fait bien réfléchir sur nos modes de vie! Pour ce qui est de l'électricité, un projet mis en place il y a quelques années a permis aux familles d'avoir chacune un panneau solaire. Ce panneau suffit à éclairer la maison le soir et à faire tourner les deux appareils électriques : un frigo et ... une télé !

Il faut savoir que ces deux appareils font partis des programmes sociaux du gouvernement. Bon, pour le frigo on comprend, mais pour ce qui est de la télé alors là on ne voit pas très bien en quoi c'est un produit de première nécessité! D'autant plus que lorsqu'on s'attarde un peu plus sur les conditions à l'école par exemple et bien on se rend vite compte que les moyens manquent cruellement...pas de livres, pas de crayons... Le gouvernement mexicain ferait bien de revoir ses priorités, mais après tout ce n'est peut-être pas un hasard... moins on est éduqué, moins on se révolte! Et ici au Mexique il ne fait pas très bon afficher trop fort le fond de sa pensée...

Quoiqu'il en soit, Ricardo et Sibilina, souhaitent fortement que leurs filles puissent étudier car l'avenir à El Corral n'est pas très réjouissant et vivre de la pêche devient de plus en plus difficile.

Monse, en route pour l'école...
 avec sa copine Rubi!
Heureusement pour la famille la nature environnante est riche et offre toutes sortes d'aliments... comme par exemple les moules, qu'on est allé pêcher dans la lagune!

A la pêche aux moules, moules, moules...

La récolte fût plutôt bonne!

Et la soupe aussi!


Un p'tit citron?

Manguiers, qui donnent tellement que les habitants n'arrivent
pas à tout consommer, on les aiderait bien!

La découverte de la mangrove étant quelque chose de nouveau pour nous, on a bien pris plaisir à observer la faune et la flore, et notamment les nombreux oiseaux.



Et puis Ricardo nous a également fait découvrir l'île, qui est en fait une petite montagne...

Il est pas tout jeune celui-là!

Panorama en haut de l'île.

Maison typique d'El Corral.


Fernando

Fanni



Un des rares moments de détente pour Sibi !

La famille au complet!

Encore une fois, pour notre plus grand bonheur, les mexicains nous aurons prouvé leur sens de l'hospitalité et nous ressortons plus riche de cette expérience.
 Il n'y a pas à dire, nous avons beaucoup à apprendre d'eux!